• Cet extrait de JT s'intéresse aux élections régionales en Russie et pointe le manque de pluralité et d'opposition.
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    Demain, les Russes iront voter pour élire leurs maires, députés régionaux et gouverneurs. Des élections régionales où en tout 92 000 sièges sont à pourvoir. Or, parmi les dizaines de milliers des candidats en lice, seulement six sont issus de la coalition démocratique, l’opposition la plus radicale à Vladimir Poutine. Six qui ont été autorisés à se présenter, les candidatures des autres ont été invalidées sous divers prétextes. Ces six candidats se présentent dans la région de Kostroma. Avec une poignée d’opposants dont faisait partie Boris Nemtsov avant d’être assassiné, Il y a Yashin, incarne en Russie cette opposition qui tente de relever la tête face à Vladimir Poutine et son régime. Et le parcours du combattant commence ici, à Kostroma, à 350 km au nord-ouest de Moscou. À l’horizon dans un an, il y a les législatives fédérales russes. En attendant, quartier par quartier, Yashin tente de convaincre les habitants de Kostroma de l’élire au parlement régional. « Il suffit d’un seul député indépendant pour forcer les fonctionnaires à faire leur travail. » Mais la campagne s’avère difficile. Chaque rencontre avec les électeurs est interrompue par ce que Yashin et son équipe qualifient de provocateur. « Voyez ces gens, vous croyez qu’ils feront quelque chose pour nous ? Qu’ils vont réparer nos routes ? Non, ils ne veulent qu’une chose : provoquer une révolution, comme sur Maïdan en Ukraine, pour inonder tout le pays de notre sang comme dans le Donbass ou comme dans les années 90, pour qu'il y ait de nouveau la guerre en Tchétchénie. » « Bien sûr, ce ne sont pas des élections justes, il y a beaucoup de provocations abjectes et illégales. Toute la ville est inondée de brochures de propagande contre nous. On nous dénigre à la télévision. J’ai déjà été arrêté par la police, mais néanmoins, nous sommes en lice pour ces élections. Nous avons une chance d’obtenir ne serait-ce qu’une sous-représentation au parlement régional. C’est pour ça que nous nous battons. » Si ces militants pro-Kremlin sapent chaque meeting de campagne de l’opposition. Les autorités ont aussi eu recours à des moyens plus radicaux pour lui barrer la route des régionales. Sur les 4 régions où la coalition démocratique a présenté ces listes, 3 les ont invalidées. Seul, Kostroma a finalement autorisé les opposants à concourir, non sans une première interdiction. Le prix à payer c’est l’emprisonnement de l’ex-chef de campagne, Andrey Pivovarov. Sa faute ? Avoir voulu vérifier la validité des signatures récoltées pour que son parti puisse faire campagne. Mais en plus des pressions juridiques, administratives et morales, l’opposition doit aussi vaincre le scepticisme des Russes. « J’ai travaillé pendant 40 ans et j’ai une retraite qui équivaut à 90 € ! Est-ce que c’est normal ? Qu’est ce que cela va changer si je vais voter ? Rien du tout. » Plus faible que jamais, l’opposition veut malgré tout y croire une semaine après les régionales, elle prévoit un grand rassemblement à Moscou pour appeler au renversement du régime. Et la Russie, justement le Premier ministre ukrainien appelle au maintien des sanctions contre Moscou tant que les accords de Minsk ne seront pas complètement respectés. Et c’est justement pour sécuriser le cessez-le-feu que les chefs de la diplomatie française, allemande, russe et ukrainienne sont réunis à Berlin. Nouveau ballet diplomatique sur la crise ukrainienne. A Berlin, les négociateurs tentent cette fois de profiter d’une accalmie sur le terrain pour donner un nouveau souffle aux accords de Minsk. À Kiev, un peu plus tôt dans la journée, le Premier ministre ukrainien a jeté les bases de ces discussions cruciales. Il a exhorté les Occidentaux à ne pas se laisser amadouer par Vladimir Poutine et à maintenir la pression sur la Russie. « Si vous envoyez des signaux contradictoires à Poutine. Par exemple, si on le laisse entendre que les sanctions seront levée en cas de progrès mineur, c’est de la faiblesse ! C’est même une manière indirecte de l’encourager dans son agression contre l’Ukraine. Ce n’est pas le langage qu’il comprend. » Depuis le 1er septembre, jour de la rentrée, les armes se sont tues dans l’est de l’Ukraine. Si les écoliers de Donetsk ont pu reprendre le chemin de l’école, la paix, elle, est encore loin d’être durable. Et les accords de Minsk de février censés mettre fin à la crise n’ont été respectés que très partiellement. En clair, l’élève Poutine est en progrès, mais doit confirmer. « Six mois sont passés, et ce qu’on voit aujourd’hui aurait dû arriver immédiatement après les accords. Maintenant, il faut arriver à un retrait vérifiable des armes lourdes. » Retrait des troupes, sanctions, mais aussi organisation des vraies élections dans le Donbass malgré l’accalmie, les sujets explosifs ne manquent pas pour les diplomaties russes, ukrainiennes et occidentales qui se retrouveront à Paris courant octobre.
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