• Un artisan boucher se prépare au concours du "Meilleur Ouvrier de France" et nous emmène dans son univers.
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    À Clermont-Ferrand, le bœuf français s’apprête à revêtir ses plus beaux habits. Tel un grand couturier, Stéphane effectue les dernières retouches sur ses modèles. Une ultime répétition avant le grand jour, la finale du concours du Meilleur Ouvrier de France. Quelle est la plus belle des reconnaissances professionnelles sinon d’être reconnu par les pairs, par ses pairs ? Bien, c’est celle des meilleurs ouvriers de France. Voilà. Donc pour moi, ça sera la concrétisation de 20 ans de travail. Vous êtes meilleur ouvrier de France, ça veut dire qu’il n’y a pas beaucoup de personnes qui sont capables de faire mieux que vous. Vous voyez ce que je veux dire ! Et voilà, magnifique. Côte de bœuf, messieurs, dames, à manger soi-même. L’événement n’a lieu qu’une fois tous les 4 ans. Seuls 11 candidats dans tout le pays ont réussi à se qualifier pour la finale. Ils sont artisans-bouchers pour la plupart, Stéphane lui, est enseignant à l’Institut des métiers. J’ai un avantage peut-être sur les autres, c’est que j’ai l’habitude qu’on me regarde travailler. Le plus gros coef, c’est le travail des viandes. Après, c’est un ensemble. Il y aura l’hygiène, il y aura la dextérité, il y aura l’organisation. Ils y connaissent les anciens qui vont noter là, hein. Mais c’est une super expérience, franchement ! Il y aura un thème à respecter. Ça, ça sera pour la présentation, pour le décor. Attention, vous avez de quoi noter parce que ça va être costaud, hein ! Sur le toit de Paris, Ville Lumière, cité historique inscrite au patrimoine de la boucherie artisanale. Voilà, messieurs, dames, à table ! Allez, je vous jure quand j’ai vu le sujet, je me suis dit : « Allez, là, c’est bon ! C’est bon ! C’est bon ! » Ah bien, je suis tombé de la chaise. Après avoir retrouvé ses esprits, Stéphane a réfléchi. Il a imaginé et fabriqué de ses mains tout un décor et une mise en scène. La pièce centrale de son œuvre : cet arc de triomphe en saindoux véritable, des semaines de travail et de minutie. C’est sculpté, c’est gravé, il y a toutes les petites corniches. Là, je me suis fait plaisir. Ça se prépare une finale, c’est dans la tête. Je vais vider mes tripes. Donc, si ça ne passe pas, ça ne passe pas, mais j’aurais fait mon maximum, voilà. 5 jours plus tard dans le 12e arrondissement de Paris, l’épreuve a commencé, 48 heures de concentration, interdiction formelle de parler au candidat. L’enjeu est trop important. La concentration est au maximum, je crois que les nerfs sont à rude épreuve. Ils jouent une partie de leur carrière aujourd’hui, hein. Et, c’est vrai qu’ils ont donné beaucoup, c’est 4 ans de travail pour en arriver là. La première journée est consacrée à la découpe de la viande. La moindre erreur peut être dévastatrice. Premier ressenti bien moyen. C’est dur, on passe à côté de beaucoup de détail qui font qu’on n’est pas sur de notre truc. Et donc bien, voilà, je suis dans le flou le plus complet. Je ne sais pas, on verra. Le lendemain matin, Stéphane a retrouvé le sourire et l’espoir. Je suis content. Ouais, je suis content. Très très content ! Le Toit de Paris est à l’honneur et le savoir-faire français dans la découpe du bœuf est peut-être bien lui, sur le toit du monde. Dans quelques minutes, les juges vont rendre leur verdict. Le jury a donc décidé d’admettre deux candidats et de les proposer au titre « Un des Meilleurs Ouvriers de France ». Il s’agit de M. Coirier Sébastien. Venez donc ici. Et il s’agit de M. Romain Leboeuf. Pour sa première participation, Stéphane a rencontré encore meilleur que lui. Mais l’aventure ne fait que commencer. Tu as donné tout ce que tu as pu. La prochaine fois, bien ouais. La prochaine fois forcément ! On va attendre les prochaines inscriptions, envoyer une candidature puis voilà,quoi. Je suis quand même content de moi.
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